LENZ WOLFGANG HOBBES
DIX NEUF ANS - ALLEMAND - CELIBATAIRE - ETUDIANT AU CONSERVATOIRE - BISEXUEL - VIOLENT - GRANDE GUEULE - HYPERACTIF - DANS SON MONDE

.

Histoire :

It was a story for love of drugs rather than a story about love.

« Putain Lenz, réveille toi, allez. Lenz ! ». Merde, c'est qui cet enfoiré qui me hurle dans les oreilles ? Je suis bien moi où je suis, le matelas est peut être un peu dur mais j'y passerais encore bien les trois prochaines heures, les yeux fermés à rêver. Je reçois un grand coup dans le ventre qui me reconnecte à la réalité. «Bobby, espèce d'enfoiré. ». Je lève les yeux sur cet espèce de gros loubard tatoué qui tiens un sac à dos dans ses bras. Je passe ma main dans mes cheveux, essayant de rassembler les derniers souvenirs de la veille. Difficile, je n'arrive pas à différencier ce qui était réel de ce qui sortais de mon imagination. Bobby m'avait préparé un petit cocktail à base d'hallucinogènes pour directement enchaîner par un fix. Je me reçois le sac dans la figure. Qu'est ce qu'il a aujourd'hui ? Je me relève en m'appuyant sur mes deux bras. L'appartement semble beaucoup plus vide qu'hier, il n'y a plus tous ses vieux vinyles, toutes ses horribles chemises hawaïennes qui traînent par terre, ni même deux trois assiettes sales dans l'évier. Et même pas les Rolling Stones qui tournent habituellement en boucle. J'dois être en train de rêver, on dirait que je suis dans un autre appart' mais avec les mêmes murs et le même proprio. Il manque juste tout le contenu. « T'as tes affaires et maintenant tu te casses. » « Pardon ? » Bobby c'est mon dealer numéro un, le seul et l'unique. Il a trente ans, consomme jamais mais vend plus que tous les autres petits dealers de la banlieue berlinoise. C'est lui qui m'a fait fumer mon premier joint, qui m'a passé mes premiers cachetons, filé des extas, préparé ma première ligne et donné ma première dose d'héro. Je crois que je suis son principal client et pourtant, il ne me fait pas payer à chaque fois. J'ai toujours pensé qu'il avait le béguin pour les jeunes aux gueules d'enfant terrible et aussi parce qu'il adore mes textes. Ouais, je suis un musicien … mon truc c'est d'écrire plus que de chanter, de composer plus que de jouer, et ça, ça va parfaitement à Bobby et à sa bande de potes qui, quand ils ne sont pas parti défier la route 66 en Harley, se produisent dans les bars. Ça me donne du crédit à ses yeux, alors quand je me fais de grosses défonces, je m'installe chez lui parce que ce serait trop risqué chez mon père. Il est médecin, il a jamais capté que son fils était un junky et il continue de me filer mon argent de poche que je dépense chez Bobby. « Putain mais tu captes rien aujourd'hui l'artiste ? ». Bobby m'attrape par le bras pour me faire lever et me traîne jusqu'à la porte. « Qu'est ce qui ce passe ? » « Je m'en vais, je part, je déménage ! Et toi, tu te casses maintenant. » Quoi ? Mais c'est pas possible ! Chez qui je vais me fournir maintenant ? Et chez qui je vais crécher ? Je peux pas retourner chez moi avant deux trois jours, j'ai les veines du bras violettes. Bobby ouvre la porte et me pousse dehors. « Pourquoi tu me l'as pas dit ? » « Je te l'ai répété toute la semaine. » C'est pas possible, je suis arrivé hier. « T'étais trop perché pour comprendre quoi que ce soit. » « Et ton groupe ? Tu fais quoi sans mes compos ? » « Ca fait des mois que t'as rien écris, juste trois ou quatre notes et textes bourrés de mots qu'existent même pas. On trouvera quelqu'un pour te remplacer Mozart. » Mes mains se crispent sur mon sac, comme un gosse qui vient de se faire engueuler. « Tu peux pas partir, je suis comme ton fils hein Bobby, c'est presque comme si j'étais ton gosse.» « Tu crois que si j'avais voulu adopter un môme j'aurais choisi un camé comme toi ? » « Et je vais où maintenant ? ». Bobby ne daigne même pas me répondre et me claque la porte au nez.

J'ai toujours détesté le bruit de cette sonnette, et j'ai toujours détesté ce quartier si propre et sécurisé. Allez, qu'on vienne m'ouvrir, je me gèle dehors. «Lenz ? » La voix mielleuse d'une petite bonne femme se fait entendre en même temps que le grincement de la porte d'entrée. « Bonjour Madame Jewels. Hum … Louis est là ? » La jolie ménagère bredouille une vague réponse et me laisse passer. Je monte les escaliers quatre à quatre et pousse la porte blanche de la chambre de Louis. Il est assis sur son lit, un roman français sur les genoux. Je crois que c'est la Nouvelle Héloïse. « Salut mon coeur... ». Louis relève la tête et ses yeux me glacent. «Lenz. Je croyais que t'avais enfin fini par crever. ». Je pose mes affaires près du bureau et referme la porte, ignorant le pique qu'il venait de me lancer. « J'étais chez ... » « Bobby ouais, je sais. ». Putain de journée, je n'arrive pas à tout comprendre, je sent que quelque chose cloche. « Tu t'es regardé ? T'as l'air d'un cadavre. ». Pas la peine de regarder dans une glace pour savoir quelle tête j'ai. Les pupilles dilatées, des cernes presque violettes sous les yeux, la peau blanche et une maigreur à faire peur. Je m'assied sur le lit et retire la Nouvelle Héloïse des ses mains avant de poser mes doigts sur sa joue pour l'attirer jusqu'à mes lèvres. Le baiser ne dure que quelques secondes car Louis a vite fait de se lever pour me tourner le dos. « J'ai fais quelque chose de mal ? » « Tu fais tout de mal, depuis le début. T'es même pas capable d'être là quand j'ai besoin de toi. » Mes mains se serrent sur les draps blancs du lit, même position que tout à l'heure, quand Bobby m'a mis à la porte, attendant la suite. Je sais qu'il n'a plus aucun mal à me dire ce qu'il ressent, il l'a sur le coeur depuis trop longtemps, lui qui a toujours été si gentil et compréhensif, qui m'a pardonné à chaque fois. Je suis pas un cadeau, lui si. « Je pense qu'on devrait se séparer. J'ai rencontré quelqu'un d'autre et … je veux un vrai petit ami. ».

« Tu étais passé où mon poussin ? ». « J'étais … j'ai voyagé maman. » Ma mère me prend dans ses bras et me tire jusqu'à la cuisine. « Tu as mauvaise mine, tu n'es pas malade ? Tu as peut être sommeil ? Tu ne t'es pas nourri ? » Et la voilà qui sort tout ce qui se trouve dans le frigidaire en énumérant les noms des aliments. Elle me fait rire. [color=lightslategray] « Au fait, tu as reçu une lettre de ce conservatoire . » Je tourne les yeux vers la table basse : la lettre semble avoir été recollée et au sourire que ma génitrice affiche, je me doute que j'ai été pris. Doucement je me met dans son dos et passe mes bras autours de ses épaules. « Je t'aime mum. » « Moi aussi poussin. Tu as mauvaise mine. »

.

Goûts :

J'ai toujours voué un culte à l'inventeur du chocolat Galak, vous savez, ces tablettes de chocolat blanc infecte. Ben ma mère me forçait à en manger quand j'étais gosse et maintenant, j'en ai toujours trois ou quatre en provision dans mes étagères ; je sais pas, c'est sûrement l'habitude. Si tu me donne un bout de ton galak, je deviens ton copain. Mon appart est recouvert d'objets inutiles amassé dans la rue, genre quand une femme décide de jeter les verres collector Star Wars de son mari parce qu'elle en peu plus de voir la gueule de Dark Vador, je les ramasse ; ou quand une mamie fait tomber son stylo de mots croisés quand elle vient nourrir les canards, hop, direct sur mon bureau ; chez moi c'est un bazar pas possible mais il n'y a que comme ça que je me repère. J'ai toujours admiré mon père, parce que pour être aussi idiot, faut le vouloir. Il est toujours passé à côté de tout : à côté de la meilleure offre au supermarché, à côté de la maison dans l'angle à petit prix et beaucoup plus spacieuse, à côté d'une offre de directeur d'un centre hospitalier, à côté de la dérive de son fils, à côté des tromperies de sa femme … bref, la liste est longue, ce qui invite quand même sacrément au respect. Enfin faut quand même lui reconnaître des qualités : il a toujours réussi à me sauver de la grande menace araignée sous mon lit quand j'étais petit, avec sa pantoufle magique qui mettait K.O l'insecte répugnant qui me terrifie encore. Et puis il m'a toujours laissé fumer tranquille, mes marlborot light parce que je supporte pas les autres marques. Ouais je sais, j'entends rire d'ici : c'est peut être les clopes de non-fumeurs, tu t'encrasses peut être encore plus les poumons mais j'y tient à mes malbocs. Sinon, tant qu'on est dans le domaine des addictions, je touche à tout ce qui peut se fumer, se sniffer et s'injecter ; surtout s'injecter d'ailleurs, parce que depuis que je suis passé à l'héro, je vois la vie d'un autre oeil. Comme tous les jeunes de mon âge, je vis de sexe et d'eau fraîche. Un mec le lundi, un autre le lendemain, une nana le mercredi, re un mec, une nouvelle nana … bref, en règle générale, je dors jamais seul. J'ai fait ce test là, l'échelle de Kinsey, et je suis très fière de vous annoncer que je suis totalement équilibré avec mon trois parfait. Sinon, si on me demandait si je voulais remonter le temps, je dirais oui, pour tomber à l'époque des Rolling Stones – je sais ils sont pas morts mais ils se font vieux nan ? -, des Beatles, et à la suite Iggy Pop et David Bowie. J'ai toujours voulu être un musicien, du même genre que Keith R., la vie sex, drugs and rock n roll. Je compose mais je ne joue pas, et je ne chante pas non plus. Je sais pas pourquoi ils m'ont accepté au conservatoire du coup. Et enfin, si on me demandait cette fois dans quel film j'aurais aimé jouer, je dirais Natural Born Killer, parce que j'aurais été le meilleur dans le rôle de Mickey, que j'adore les road trip à l'américaine doublé de love story, et que je me serais tapé Mallory.