Lena Monika Jung
18 ANS - ALLEMANDE - SEULE - ÉTUDIANTE - HÉTÉROSEXUELLE - MATÉRIALISTE

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Histoire :

Des interdits. Mon enfance a été gâchée par un nombre incalculable d'interdictions et de précautions inutiles. Mes parents m'étouffaient. Ils m'étouffaient avec leur amour. Ils se vouaient corps et âmes pour moi mais ça ne faisait pas de moi une enfant heureuse. Gâtée oui. Mais pas heureuse. Par exemple, quand vous, à treize ans, vous aviez un anniversaire à célébrer chez une de vos amies dont les parents sont connus, vos parents ne vous disaient pas que vous ne pouviez pas y aller parce que vous couriez un risque d'être attaqué par des terroristes ou kidnapper par des voyous qui demanderaient une rançon. Moi si, j'ai vécu ça. Ils ont tous fait pour que je sois en sécurité à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. J'ai suivi des cours à la maison, j'avais à peine le droit de sortir.. Bref, j'étais coupée du monde et ce, parce qu'on m'aimait trop. Comment en vouloir aux deux personnes qui vous aiment le plus sur cette foutue Terre? Je n'en ai jamais été capable. C'est seulement à seize ans que je me suis révoltée, un jour qui restera gravé dans ma mémoire, un très précieux souvenir que je me dois de vous faire partager.


« Lena s'il te plait, mets ton bonnet et ta veste, ton père et moi on t'emmène en ballade.»

J'ai envie de crier. Je n'ai plus deux ans, je n'ai plus besoin d'eux pour faire un tour. Mais je n'ai jamais été effrontée vis-à-vis de mes parents. Ils m'aiment tellement... Je n'ai vraiment pas envie de leur faire de la peine vous voyez, alors j'essaye d'obéir sans broncher. Mais aujourd'hui, qui est pourtant un jour banal avec des instructions banales, c'en est trop, je ne peux plus supporter ça. J'ai l'impression de vivre en cage, d'être un quelconque animal de compagnie.

« Maman, on est au printemps, il fait plus de quinze degrés dehors, c'est hors de question. Et puis, je n'ai pas envie de sortir. Pas avec vous en tout cas. »

La tête qu'ils tirent les deux vieux là! C'est à mourir de rire! Je leur tiens tête. Oh mon dieu, c'est donc ça qu'on ressent quand on se montre insolente? C'est exquis. Je veux éprouver cette sensation encore et encore. Ils ne savent visiblement pas quoi dire. Normal, ils n'ont jamais eu affaire à ce genre de répliques. D'habitude, je me serai exécutée. D'habitude... Cette fois, je suis décidée à être indépendante. Ou l'être tout juste assez pour avoir une vie d'adolescente normale.

« Lena, ma fille... Aurais-tu perdu la tête? »

Oh non mon cher papa, je n'ai jamais été aussi lucide. J'ai des frissons - de plaisirs sans doute - qui me parcourent le dos alors que je songe à ce que je pourrais répondre à ça. Ma mère est à deux doigts de pleurer je crois. Peu importe, si elle savait le mal qu'elle m'a fait en étant sur-protectrice. Ça vaut bien quelques larmes. Quant à mon père... On le dirait juste prêt à tuer quelqu'un. Son visage est tout rouge, ses narines frémissent et il respire fort. C'est plus fort que moi, j'éclate de rire. Ça fait un bien incroyable! Je n'avais pas ris depuis tellement longtemps, prisonnière de mes parents qui ne veulent apparemment que mon bonheur. Un bonheur qu'ils n'ont jamais réussi à m'apporter. Ils sont bien trop occupés à imaginer toutes les choses terribles qui pourraient m'arriver... C'est un couple paranoïaque qui frôle la psychose. Mais c'est fini, j'en ai fini avec leurs conneries. Je veux vivre bon sang!

« Oh alors toi! Tu es tellement drôle quand tu es énervé! »

Et alors qu'il s'apprête à dire quelque chose, je le coupe en levant la main ce qui le fait halluciner. Néanmoins, il se tait, alors j'enchaine.

« Ça suffit. J'en ai marre. Je vais faire ce que je veux à partir de maintenant. Vous ne pourrez pas m'en empêcher. »

Si, ils peuvent m'en empêcher. Mais s'il y a bien un truc que j'ai appris en vivant avec ses tordus, c'est qu'ils m'aiment plus que tout et qu'ils se montreraient plutôt conciliants vis-à-vis de mes nouveaux choix. Ils n'auraient pas le choix, s'ils essayaient quoi que ce soit contre ma nouvelle indépendance je me montrerais suicidaire. Je sais si bien jouer le rôle de la petite fille obéissante... Il ne reste plus qu'à apprendre celui de la rebelle-mégalo-suicidaire.

« Mais de quoi tu parles?! De quoi as-tu marre?! »

La première réponse qui me vient c'est : vous. Mais suis-je aussi méchante? On ne dirait pas. Est-il temps de parler à mes parents de ce qui me torture depuis des années? Je dirais même que c'est le moment ou jamais.

« Vos règles à la con. A partir de maintenant, plus de règles. D'ailleurs, je sors faire du shopping, tu me donnes ta carte bancaire mon petit papounet d'amour? »

Je suis devenue une peste. Ma mère pleure pour de bon maintenant et moi, je jubile. Mon père me donne sa carte bancaire, il ne rajoute rien, il ne sait pas quoi dire, il n'est même plus énervé et me chuchote à l'oreille son code. Je n'ai pas encore précisé, mes parents sont très friqués. Ils gagnent beaucoup en ne faisant pas grand chose. Pour une fois, je vais pouvoir en profiter comme je le souhaite. Et que ce soit à bon ou à mauvais escient, quelle importance? Tant que je me sens aussi bien que je le suis actuellement. Au revoir papa, au revoir maman. Oui, regardez-moi encore une fois, bientôt vous ne me reconnaitrez plus du tout. Je ne jurerais plus que par le mensonge, l'argent, la trahison et la luxure. Regardez-moi me transformer en vrai petit diable, ce sera mémorable. Si la cage rend fou l'animal, imaginez dans quel état elle m'a mise.

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Goûts :

Aussi incroyable que cela puisse paraitre, il y a un film qui arrive à émouvoir jusqu'aux larmes la fille anti-sentiments que je suis... Le Moulin Rouge. Oui, oui. Sauf que moi, à la place de Satine, je me serai mariée avec le maharadja juste pour pouvoir profiter de sa richesse. Un bohème sur la paille? Non merci!
Après... J'aime boire du thé! A n'importe quelle heure du jour et de la nuit, je ne résiste pas à un bon thé à la menthe (détail très important).
Niveau musique, j'écoute en public les dernières nouveautés, celles sur lesquelles je peux me trémousser comme une diva. En privé, j'écoute du classique et si je le fais en privé c'est parce qu'il est dur d'assumer avoir les mêmes goûts que ma grand-mère. Ou devrais-je dire, mon arrière arrière grand-mère. Ce que j'aime plus que tout ça, c'est la mode! Devant certains vêtements, je pourrais orgasmer, sincèrement, je n'exagère pas. C'est pour ça que je rêve d'être styliste. J'aimerais donner des orgasmes aux femmes, et même aux hommes, comme moi.
J'adore Berlin! Ses monuments, ses espaces verts... Haha, je déconne. J'aime ses magasins, ses hôtels, tout ce luxe... J'en suis folle! Et comme dirait Kennedy, "Ich bin en berliner", il est donc normal que j'aime ma ville, non?
J'aime beaucoup courir après une gueule de bois. Les écouteurs de mon Ipod enfoncés dans mes oreilles, je cours jusqu'à ce que je me sente comme neuve. La plupart des gens après une gueule de bois se sentent mous, moi, je suis surexcitée et je me canalise en courant.
Je n'ai pas d'idole. Je me suffis à moi-même. Constatez que je suis très modeste. Haha. Mais comprenez qu'il y a de quoi être fière ce que je suis! Même très fière.
Vous savez pour quoi je serai capable de tuer? Je veux dire, à part des Jimmy Choo? Un homme appétissant. Quand il s'agit des hommes, je me sens toujours en concurrence et je chercherais à le conquérir par tous les moyens possibles. Si cela implique un meurtre, ça ne me gêne pas. Ou peut-être que ça n'a rien à voir avec les hommes et que j'aime juste la compétition. Ou c'est peut-être bien les deux.
Je fume. Parce que c'est beau de fumer. C'est un peu méprisable comme façon de penser, je vous l'accorde. Et alors? Vous ne verrez jamais personne fumer avec autant de classe des camel 100's que moi. Je peux vous le jurer.
J'aime le blanc. La couleur blanche donc. C'est beau. C'est propre. C'est impeccable et éblouissant. Je rêve d'une maison entièrement blanche, des murs aux accessoires de cuisine, pour me sentir comme dans un nuage. Vivre dans ma (future) maison, ce serait comme rêver tout en étant éveillée.