Xander de Nockdane20 ans - Suisse naturalisé Suédois - Marié - Sans Travail Fixe - Hétéro - Étranger .
Histoire :
« Comment, vous ne connaissez pas le nom de Nockdane ? En Suède, il est très célèbre, il a même fait scandale il y a peu, dans l'affaire du même nom. Avec cela, comment s'étonner que le fils, Xander, ait choisi de s'exiler à Berlin ? »Mais commençons plutôt par le début. Mon nom est Xander de Nockdane, j'étais le fils-héritier d'un géant de l'eau de javel, Nockdane-Junior Industries. Je précise bien ''j'étais'', et c'est bien cela le problème. Vous voyez la phrase juste au dessus ? Eh bien ça, c'est ce que les personnes un minimum au courant de l'actualité suédoise disent de moi quand ils n'ont rien de mieux à se raconter. Je subis ça presque tous les jours, et le pire, c'est que les gens ne savent même pas que je suis ce Xander dont ils parlent...
Naître dans une famille comme celle des Nockdane est quelque chose d'inimaginable. Dès votre naissance, vous êtes déjà promis à un brillant avenir, à suivre les traces de Papa, et à mener une vie douce et paisible. C'en est presque ennuyeux. Vous avez tout à votre disposition, vous pouvez satisfaire tous vos caprices, ou presque, vous faîtes déjà peur à vos concurrents, s'en prendre à vous, c'est s'en prendre à une grande entreprise, on y réfléchit à deux fois. Vous pouvez vous amuser à parfois clément, parfois impitoyable ; tout se fait selon votre bon vouloir, à tel point qu'il est très facile de perdre la tête dans un monde comme celui de la famille Nockdane.
Les Nockdane sont domiciliés en Suisse depuis des générations. Nous sommes des Suisses francophones vivant dans une petite bourgade à quelques kilomètres de la frontière française. Mon père, François, était le patron de l'entreprise familiale. Grâce à lui, l'eau de javel avait su se départir de son image vieillotte et séduire une clientèle jeune et moderne, demandeuse de produits efficaces, écologiques, non-toxiques et agréables à utiliser. Ma mère, Ava, venait elle de la partie germanophone de la Suisse. Ils se rencontrèrent pendant des vacances aux Caraïbes et tombèrent rapidement sous le charme l'un de l'autre. Il faut dire aussi que ma mère n'était pas dénuée de richesse. La machine était engrangée, un an plus tard, j'étais né. Mon père voulait un prénom français, ma mère un prénom allemand : compromis trouvé, puisque mon prénom n'est ni l'un ni l'autre.
Pendant les six années que j'ai passées en Suisse, j'ai essentiellement parlé français, car il s'agissait de la langue majoritairement parlée par la famille Nockdane, mais ma mère m'enseigna quelques rudiments d'allemands qui me furent un peu utiles lorsque je partis m'installer à Berlin. Ces six années furent très monotones, j'étais choyé, j'avais tous les jouets dont je rêvais, des petits cousins de mon âge avec qui jouer. J'étais innocent, j'ignorais le destin grandiose auquel j'étais promis. En fait, je m'en fichais pas mal, du moment que j'avais un jouet. Mon préféré était une figurine de lapin. À l'époque, on m'offrait déjà des figurines de petits soldats, mais un jour, j'avais trouvé cette figurine dans un Kinder surprise.
Mais voilà, cette petite vie de rêve devait ne pas continuer. Mon père, contre l'avis de tous, est parti en Suède. Le motif ? J'avais tué ma mère.
Je vous arrête tout de suite : je ne l'ai pas vraiment tuée. Mais disons qu'elle est morte à cause de moi, oui. Et, quand on y réfléchit, mon père aussi. Je m'en veux énormément, d'ailleurs. J'avais six ans et je jouais avec un ballon en attendant de monter dans la voiture de mes parents. Forcément, j'ai lâché le ballon et, fait exprès, il a roulé sur la route. Évidemment, quand vous avez six ans, qu'est-ce vous faîtes ? Vous courrez chercher votre ballon. Mais ce n'est absolument pas ce qu'il faut faire. Ma mère a traversé la route pour venir me chercher ; mais elle était tellement angoissée par le risque que je me fasse écrasé qu'elle n'a pas vu la voiture qui roulait vers elle... Bam. Je préfère vous épargner les détails.
Ne croyez pas que je suis froid. J'ai crié, j'ai pleuré, j'ai secoué ma mère pour la réveiller, mais c'était inutile, elle était déjà morte, et par ma faute, en plus. Je reconnais que c'est une très mauvaise manière de commencer sa vie. Maman, si tu m'entends, je voudrais que tu me pardonnes. Simplement.
Quelques mois plus tard, nous faisions nos valises, en route pour la Suède, mon père parlait en effet le suédois, je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. De cette période, j'ai hérité de ma suiphobie, dont je parlerai plus tard. Il me fut difficile de m'adapter dans ce nouveau pays dont je ne connaissais pas la langue. Avant d'intégrer l'école, j'ai donc passé plusieurs mois où j'ai un peu appris le suédois. Je suis entré en première, car bien qu'ayant déjà fait une année scolaire équivalant en Suisse, l'administration a jugé qu'il serait plus simple pour moi de reprendre les bases en suédois, cela me permettrait non seulement de m'intégrer à ce pays, mais aussi de me perfectionner dans la langue nationale. Cela m'a été bénéfique, bien que j'étais quand même en avance sur mes camarades. Cette avance, je la conservai tout au long de mes études : j'avais pris l'habitude de travailler régulièrement, j'étais un bon élève, sérieux, studieux, quoiqu'un peu étrange, mais on attribuait cela à ma nationalité suisse. En seconde langue, je choisis le français, parce que j'avais déjà des bases et qu'il était important que je n'oublie pas ma première langue maternelle.
Je suivis donc les neuf années de l'école de base sans trop de problèmes. J'étais un adolescent assez tranquille, pas forcément attiré par l'interdit. Je me plaisais bien, en Suède. Les jeunes étaient gentils avec moi, ils étaient très travailleurs aussi. Le fait que nous ne sommes pas notés avant la huitième assure forcément une bonne ambiance parmi les élèves, et même si mon année de plus qu'eux se ressentait parfois, cela n'était jamais un problème entre nous. Mais dans l'ensemble, j'avais du mal à m'intégrer et à me faire des amis. D'abord, malgré mes efforts, je parlais toujours le suédois avec un petit accent, cela en faisait rire certains, bien que ce n'était jamais méchant. Ils m'appelaient tous le Suisse. Ensuite, être l'héritier d'une grande entreprise a de quoi en effrayer plus d'un. Lorsque j'invitais des copains à la maison, ils étaient impressionnés par ce que moi, je considérais comme normal. Ils trouvaient ma chambre énorme, elle avait la taille de leur cuisine, de leur salon et de leur salle à manger réunis. C'était bien éclairé, avec de grandes baies vitrées que je fixais tous les soirs avant de m'endormir. Cette ouverture sur le monde m'impressionnait, d'ailleurs. Enfant, j'avais beaucoup de jouets ; adolescent, j'avais tout ce dont on pouvait rêver : films, musiques, jeux vidéos, livres, nouvelles technologies, rien ne manquait.
C'est à cette époque que s'est déclarée ma suiphobie. Au départ, j'avais peur de mon propre reflet, car je voyais un petit garçon au cheveux sombres apeuré et pourtant avec un air mesquin. Progressivement, j'apprivoisais mon reflet. Je me posais devant lui, et je domptais mon regard bleu. Je le détaillais, jusqu'à me convaincre qu'il ne me ferait pas de mal. J'essayais de le toucher, mais la glace arrêtait mon geste. Je supportais mon reflet. Mais intérieurement, j'avais toujours peur. À cause de moi, ma mère était morte. J'avais d'abord eu peur de tuer tout le monde sans le vouloir, puis, comme cela n'arrivait pas, j'en suis juste arrivé à un mélange de peur et de haine envers moi-même. Je me haïssais parce que je me savais incontrôlable, j'avais peur de ce que j'étais capable de faire, d'autant plus peur qu'un jour, je prendrais la tête de l'entreprise, et qu'il me faudrait alors être juste et droit. Je travaillais beaucoup parce que je sentais que je savais ce que je faisais. Ce que j'apprenais était sûr, j'y voyais là mes futurs principes, que j'emmagasinais dans un coin de ma mémoire. J'étais passionné par l'Histoire, parce que ce n'était rien d'autre que des Hommes, des Hommes autres que moi. Je jouais avec moi-même au chat à la souris, je m'efforçais de toujours me contrôler. J'imagine que j'ai dû paraître coincé.
À mon entrée au Gymnasium, je choisis la filière Sciences sociales, avant de me spécialiser dans l'économie. Je pensais que l'économie me serait utile pour la direction de ma future entreprise. Lorsque j'eus dix-huit ans, mon père me força à me marier le plus rapidement possible. Je choisis une jeune suédoise du nom d'Aslög, qui était gentille, bien que pas très belle. Elle fut ravie de ma proposition, elle avait peur de finir sa vie toute seule. En parallèle, je demandais la naturalisation, que j'obtiens assez facilement d'ailleurs, sans doute parce qu'elle avait déjà été préparée et qu'on attendait que j'en fasse officiellement la demande pour me l'accorder. En parallèle, je conservai la nationalité suisse, puisque la binationalité existe en Suède.
Malheureusement, je ne terminais pas les trois années d'enseignement. Au bout de deux ans, je me vis embarqué dans une situation financière assez particulière. Jusqu'alors, Nockdane-Junior Industries était riche et très productive. Mais depuis deux ans, un nouveau concurrent avait fait son apparition : Prop'vite. Le nom en lui-même est ridicule, j'en conviens. Prop'vite mit en difficulté Nockdane-Junior Industries, si bien que l'entreprise fit faillite. C'était déjà un coup dur, mais je n'étais pas au bout de mes surprises. J'avais entretenu assez peu de contacts avec mon père, comme il est fréquent dans une famille aussi riche. En même temps que Nockdane-Junior Industries disparaissait, un scandale avait été mis à jour. Mon père s'était marié en secret avec une autre suédoise, Pernilla, et ils avaient eu un fils nommé Lacey. La brillante idée de mon père avait été de créer une autre société qu'il lèguerait à Lacey, tant que moi j'hériterais de l'ancienne entreprise. Il n'avait pas prévu que Prop'vite, avec son concept et son prix bas, allait détruire Nockdane-Junior Industries. Cela fit beaucoup de bruits. Mon père et moi, nous eûmes de très violentes disputes ; un jour, il se suicida après l'une d'elles juste devant moi : il s'était jeté par la fenêtre. Deuxième mort sur la conscience, ma suiphobie allait s'envoler. J'étais dans une situation très précaire. La Suède était devenue insupportable. Tant pis pour les études, à dix-neuf ans, j'avais un nouvel objectif, Berlin.
Je parlais très mal l'allemand, et je le parle encore très mal. Pour réapprendre cette langue, c'est plus difficile, je prends des cours du soir, mais ce n'est pas très efficace. Qui plus est, c'est la quatrième langue que j'apprends : j'ai appris les autres à l'école, même le suédois et le français, qui sont mes deux langues maternelles. Mais je persévère. Je me demande encore ce que je vais faire. Pour l'heure, j'enchaîne les petits boulots, essayant de récolter un petit pécule pour vivre décemment. J'aimerais beaucoup reprendre les études, mais cela ne se fera pas avant que j'ai amassé suffisamment d'argent. Et voilà comme ma vie fût gâchée.
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Goûts :
Film : Est et restera toujours un inconditionnel de Star Wars.
Livre : Littérature classique, fantastique, fantasy, historique, d'époque...
Endroit : Préfère les espaces fermés.
Liquide : Eau de Javel
Saisons : Automne, Hiver
Hobbies :Magazines : Tout ce qui a trait à l'économie
Sport : Cyclisme
Objet fétiche : Un boule de Noël toujours posée sur sa table de nuit.
Phobie : Suiphobie (peur de soi-même)
Couleur : Beige
Style vestimentaire : Très tourné vers le noir et le blanc.
Cigarettes : Ne supporte pas
Langues parlées : Suédois, Français, Anglais, Allemand